Le Japon en musique

Le trompettiste et compositeur Jun Miyake est une star au Japon, mais il est aussi connu dans le monde entier pour ses albums qui mélangent habilement les genres musicaux, pour son travail sur des musiques de films (Wim Wenders...), de danse contemporaine (Pina Bausc...), ou sur des publicités pour la télévision (Land Rover...). Dairo Miyamoto a été longtemps - jusqu'à son décès - le saxophoniste de Jun Miyake, et un élément indispensable à sa musique. Cet album réalisé par Jun Miyake est un très bel hommage à cet interprète exceptionnel qui, à travers ces 12 compositions de Jun Miyake, montre tout son talent tant aux saxophones qu'aux flûtes et aux percussions.

 

Découvert par le légendaire musicien Terumasa Hino, Jun Miyake a commencé sa carrière en tant que trompettiste de jazz, diplômé du Berklee College of Music. À son retour à Tokyo, il est rapidement devenu un artiste influent et un compositeur à succès. Miyake a travaillé en étroite collaboration dans les domaines du cinéma, de la danse et du théâtre. Bossa nova, pop sophistiquée et raffinée, jazz vivant, cet opus est une constellation d'images sonores et de scènes, dans les imaginaires de Kurt Weill et Nino Rota, entre chanson, symphonie et improvisation, rock et folk.

Minami Deutsch est un groupe japonais formé par Kyotaro Miula (guitare, chant, synthés) à Tokyo en 2014. Leur son est influencé à la fois pour leur amour inconditionnel pour les légendes du krautrock comme Can et Neu! et leur goût obsessionnel pour la répétition de la techno minimaliste. Ici, le groupe adoucit son approche et diversifie un son devenu plus profond mais conserve sa marque de fabrique qui unit guitares fuzz, basses lancinantes et chant chimérique. L'exploration des genres est ici plus téméraire, Minami Deutsch expérimente avec les influences du post-punk et du rock psyché de la fin des années 60, repoussant les barrières musicales un peu plus loin tout en gardant un songwriting intelligent qui peut évoquer le space rock d'Agitation Free et les composition electro-expérimentales de Manuel Göttsching.

Le japonais Keigo Oyamada n'avait pas sorti de nouvel album depuis 2006 et son excellent "Sensuous". Cornelius a mis 11 ans avant de revenir mais ça valait la peine d'attendre tant son nouvel album est réussi. Il y présente des compositions pop-folktronica délicates et lumineuses, un vrai bain de soleil et de coton que nous offre l'artiste dans une production à la palette sonore très large. C'est avec un rythme binaire down tempo que Cornelius aka Keigo Oyamada vient briser onze ans de silence discographique, avec ce ballet de sonorités onduleuses, il renoue avec le génie de sa pop si conceptuelle mais si envoûtante.

Kengo Saito brasse son héritage japonais à la musique afghane pour faire jaillir les paysages sonores hybrides de Japanistan. Cette création révèle la richesse de la musique traditionnelle dite "modale". Le son du Rubab résonne dans les vallées d'Afghanistan depuis des siècles. Pourtant cette sonorité si "afghane" se prête de façon étonnamment parfaite aux mélodies du Japon. Si loin, si proche. Kengo Saito est l'un des rares musiciens à pouvoir maîtriser ces deux instruments raffinés que sont le sitar de l'Inde du Nord et le Rubab de l'Afghanistan. Ses maîtres sont Pandit Kushal Das au sitar et Ustad Daud Khan Sadozai au rubab. Esprit curieux et créatif, Kengo a multiplié ses collaborations dans la musique du monde, le jazz, la musique classique et la danse (Orange Blossom, Orchestre Philarmonique de Hangzhou, Jai Kishen Maharaj). Avec "Japanistan", Kengo développe des arrangements inédits et métissés qui apportent de nouvelles couleurs au répertoire nomade du Rubab.

La rencontre d'un jeune pianiste de génie japonais Koki Nakano et du violoncelliste incontournable Vincent Segal ! Koki Nakano, jeune pianiste et compositeur japonais, vient d'enregistrer pour le label No Format! Son premier album, constitué d'oeuvres pour piano et violoncelle, interprétées par Vincent Segal et lui-même. Koki Nakano a composé de nombreuses oeuvres pour des défilés de mode ; et a par ailleurs donné des récitals à la maison de la culture du Japon à Paris, au Musée du Louvre ainsi qu'au Stefánia Palace à Budapest.

Maïa est une chanteuse flûtiste Franco-Japonaise unique. Elle utilise une technique vocale très particulière venant d'une île au Sud du Japon et la mêle avec des sons modernes et electro. La flûte est son 1er instrument. Après avoir étudié le classique et le jazz, elle trouve son propre style en utilisant la voix, les cris et en la jouant de façon percussive. Le séisme et l'accident nucléaire du 11 Mars 2011 marquent un tournant dans sa carrière, et la poussent à se reconstruire et partir à la recherche des chants traditionnels de la région pour les faire revivre à sa façon. Ce sont des chants de paysans, de pêcheurs, de marins, ou des chants de fêtes de Fukushima.