Flash Musique Janvier 2017

LEE MOSES était immensément talentueux, et s'il avait eu un album à succès, Time And Place aurait été celui-là. Multi- instrumentiste autodidacte, MOSES était originaire d'Atlanta. C'est toutefois dans le New-York des années 60 que MOSES a trouvé la meilleure combinaison pour accéder au succès solo auquel il aspirait. Il y a d'abord été musicien, jouant meme fréquemment avec un Jimi Hendrix encore inconnu, mais c'est sa relation avec le prodcteur Johnny Brantley qui lui a finalement permis de réaliser ses projets, via une série de 45 tours en 1967 - principalement avec des reprises de 'My Adorable One' de Joe Simon, 'Reach Out, I'll Be There' des Four Tops et de 'Day Tripper' des Beatles. Son LP Time And Place sort en 1971, produit par Brantley pour Maple Records. Enregistré avec un groupe comprenant des membres de The Ohio Players et de The Deciples, le groupe de Moses, c'est toutefois Moses que l'on remarque le plus avec ses riffs de guitare bruts, sa voix déchirante et sa rage de vivre qui infiltre le mix de funk, de soul et de R&B qu'est l'album. L'album n'a pas été un succès et le rêve de Moses ne s'est pas réalisé. Celui-ci quitte New York, désenchanté et trahi par Brantley, autant en termes de reconnaissance qu'en termes de rémunération. Il rentre à Atlanta où il joue dans des clubs, se marie deux fois et sombre dans la dépression et la toxicomanie. Il meurt en 1997, à l'âge de 56 ans. Time And Place est alors devenu un album recherché par les collectionneurs, et sa gloire n'a cessé de croître au fil des années. Ici présenté en vinyle deluxe, avec de toutes nouvelles notes de pochette de Sarah Sweeney, avec des interviews de la soeur de Moses et de son plus proche collaborateur, Hermon Hitson. A travers eux, on comprend un peu -un tout petit peu- mieux le personnage.

Pour la première fois, voici réunies les grandes partitions de cinéma de Quincy Jones, remasterisées en version intégrale. Il a fallu mener un long jeu de pistes pour retrouver et restaurer les bandes masters concernées, pour reconstituer le puzzle d'un fragment de vie entièrement voué à l'écriture pour l'image. "J'ai voulu écrire des musiques de films dès l'âge de quatorze ans " affirme Quincy. Ce rêve est devenu réalité dix-huit ans plus tard, en 1965, avec The Pawnbroker de Sidney Lumet". Le cinéma de Quincy Jones, ce sont sept années d'une grande intensité, une parenthèse enchantée (1965-1972) prolongée par The Wiz, film de sa rencontre avec Michael Jackson, et surtout La Couleur pourpre de Steven Spielberg. L'étape cinéma va être décisive dans la reconnaissance de son talent : jusqu'alors auréolé d'une réputation d'arrangeur virtuose, c'est Hollywood qui va installer et confirmer Quincy Jones en tant que compositeur. Pour Quincy Jones, écrire pour le cinéma, c'est aussi faire la synthèse de ses différentes cultures : be bop, soul, rhythm and blues, dodécaphonisme, bossa. Objectivement, le territoire cinématographique de Quincy Jones est bien plus vaste qu'on ne l'imagine a priori. A sa manière, cette luxuriante anthologie cherche à en dresser la carte. CD 1 : The pawnbroker ; Le prêteur sur gages ; The slender thread ; Trente minutes de sursis, CD 2 : Mirage, The deadly affair ; M.15 demande protection, CD 3 : In the heat of the night ; Dans la chaleur de la nuit ; Truman Capote's in cold blood ; De sang froid, CD 4 : Walk don't run ; Rien ne sert de courir ; The italian job ; L'or se barre, CD 5 : The lost man ; L'homme perdu ; John and Mary ; The getaway ; Guet-apens, CD 6 : Q's highlights ; Morceaux choisis.

Avec Ty Segall, le pape du garage psyché californien s'essaie à l'exercice de l'album éponyme pour la seconde fois, le premier datant de 2008. Il s'est entouré d'un full band composé à la fois de ses collaborateurs habituels comme Mikal Cronin et Charles Moothart mais aussi d'Emmett Kelly (Angel Olsen, Bonnie "Prince" Billy) et Ben Boye (Angel Olsen, Riley Walker). Si on retrouve les guitares énervées et la voix percutante, Ty Segall démontre aussi qu'il est capable de la plus grande sensibilité avec des morceaux comme 'Orange Color Queen', empreint de douceur. Viscéral et pénétrant, cet album contient probablement les morceaux les plus percutants depuis Slaughterhouse (2012) mais aussi des performances acoustiques de haute volée. Manipulateur du réel à l'imagination débordante, Ty Segall devient ici plus introspectif jouant sur la transparence des harmonies, des rythmes mais aussi des émotions.

Réédition de l'album éponyme de Kellee Patterson sorti en 1976 dans lequel on retrouve 4 titres inédits d' ''All The Things You Are'' de 1979. CD : Kellee - 1976 (pistes 1 à 9) ; All the things you are - 1979 (pistes 10 à 13).

Le vétéran est de retour avec R.A.W. (pour "Refined Alkaline Water") sa première sortie depuis Lo Fi Fingahz. Gensu Dean (que l'on appelle 'The Great Incredible') incarne un hip-hop authentique et honnête alors que sa musique personnifie l'art du 'beat diggin' avec une créativité particulièrement épurée et simple. Cette approche lui a valu de nombreuses collaborations avec des poids lourd du rap comme David Banner, Old Dirty Bastard, Royal Flush, Planet Asia et Lord Jamar (Brand Nubian). Les fans d'Apollo Brown, Mr. Lif, Open Mike Eagle et plus largement de hip-hop américain dans la pure tradition 'old school' sauront apprécier le retour de l'incroyable Gensu Dean.

Le premier album de Chip Wickham "La Sombra" sort après 25 ans de tournée, d'enregistrement et d'expérimentation jazz, de funk, hip-hop et d'électronica. "La Sombra" est un disque monumental pour Chip, puisqu'il symbolise le moment où il se place enfin, en tant que réalisateur de ses propres créations avec la liberté d'explorer ses racines musicales. Sur cet album, l'artiste raconte sa version très personnelle du jazz, et rend hommage à ses héros Roland Kirk, Yuseef Lateef & Harold Mcnair.

Anthologie documentant les 35 ans du projet d'Adrian Sherwood et du percussionniste Iyabinghi Noah, inspiré par la vision d'une "Afrique psychédélique" de Brian Eno. Sur 5 disques et avec un livret de 24 pages.

Tinariwen, le groupe mythique de blues touareg, revient avec son huitième album Elwan. Composé de 12 morceaux évoquant l'Adrar des Ifoghas, leur désert chéri devenu zone de conflit, ce nouvel opus est fort en émotion et d'une rare sensibilité. Au fil des chansons se dessine un pays désormais disparu qui a rendu l'exil nécessaire. Le titre de l'album, Elwan - Les Eléphants - est une métaphore poétique pour décrire ceux qui ont tout détruit sur leur passage : la bienveillance, le respect, les traditions, laissant désormais place à un sentiment de tristesse et de désolation. Pour Elwan, Tinariwen s'est doté d'une nouvelle formation faisant dialoguer deux générations : si les guitar-istes Ibrahim, Abdallah et Hassane sont toujours présents, Eyadou (basse), El Aga (guitare), Sarid (percus-sions) et Sadam viennent insuffler un vent de jeunesse. Le tout forme un formidable mélange, fort de guitares américaines complétant les guitares ishumars - nom du style musical dont Tinariwen est le précurseur - pour un résultat funky et puissant. En somme, Elwan est un disque d'une rare force, aussi bien musicale qu'humaine.

Après une première et fructueuse collaboration en 1998 pour la BO du film "Chat noir, Chat blanc ", fameux conte burlesque tzigane , le réalisateur Emir Kusturica et le groupe the No Smoking Orchestra s'associent et décident de continuer ensemble l'exploration des méandres du folklore des balkans , brassant les mélanges les plus épicés dans un joyeux délire. Paru en 2000, indisponible depuis 2007, ""Unza Unza Time"" scelle durablement l'histoire du réalisateur double Palmes d'Or à Cannes et du groupe , qui à cette occasion se présentent pour la 1ere fois sous le nom d'Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra. Vendue à presque 100 000 exemplaires lors de sa première sortie, cette réédition précède un nouvel album pour le printemps 2017 ainsi qu'un nouveau film, "On The Milky Road", avec notamment Monica Bellucci.

L'approche artistique que nous souhaitons aborder dans ce disque s'inscrit dans l'intention d'élargir et approfondir le concept de Musique latino-américaine tel qu'on le connait en France. Nous voulons faire connaître au public un éventail de styles multiples, à l'intérieur de ce vaste continent musical. Elisa vient de Colombie, Cristian du Chili. Nos univers musicaux mélangés comprennent tout autant le Huayno bolivien, la Bossa brésilienne, le Vallenato colombien, laTrova cubaine, la Zamba argentine, le Joropo vénézuélien, la Cueca chilienne... et bien plus encore !

Dub Store Records, le maintenant très célèbre label Japonais spécialisé dans les rééditions de musiques jamaïcaines, nous offre cette occasion unique de redécouvrir ces 11 titres très recherchés du musicien extraordinaire Roland Alphonso et du mythique The Originals Orchestra.

La musique d'Aïda & Babak est le point de rencontre du Flamenco, du Jazz Manouche, de la musique et poésie traditionnelle persane ainsi que de la musique Azéri (Turquie, Iran, Azerbaïdjan). Dans ce projet, sont évoqués des thèmes universels comme l'amour, le voyage, ou encore les pérégrinations philosophiques de ce couple de créateurs iraniens du 21ème siècle, aux riches influences. Manushan est née suite à la rencontre d'Aïda Nosrat (chanteuse, violoniste) et Babak Amirmobasher (guitariste). Les deux artistes, auteurs compositeurs, sont au coeur de ce projet. Le terme "Manushan" vient du livre le plus important de la culture iranienne, "Shâh nâmé" ("Les lettres des rois"). Il mentionne Manusher, un des rois les plus spirituels de l'ancienne Perse et son lieu de naissance.

Réédition de la bande oirginale de Maniac sortie en 1980 et réalisée par Jay Chattaway. Clavier minimal, menace un peu dark et modulation exagérée ...font du personnage principal un caractère à part entière. On y retrouve l'influence des scores des 80's avec beaucoup de synthés et la linéarité d'Halloween de Carpenter. Édition limitée à 400 exemplaires pour le monde. Vinyle transparent bleu .

Première réédition vinyle de cette collaboration de 1972 entre Graham Bond et Pete Brown : crossover bluesy rock, côté funky et passages jazz progressif.

BO du documentaire consacré à Sharon Jones, pilier du renouveau de la soul dans l'industrie musicale. Après Amy Winehouse, la carrière (on espère encore balbutiante) de l'immense Sharon Jones est couchée sur pellicule avec un documentaire "Miss Sharon Jones" réalisé par Barbara Kopple (déjà oscarisée à deux reprises ) et qui retrace le combat de la diva des Dap-Kings contre le cancer et son come-back récent et triomphal sur scène au moment de la sortie de "Give The People What They Want. Si de nombreuses scènes de live sont à prévoir, le groupe phare de Daptone a aussi composé un nouveau morceau pour l'occasion, baptisé à juste titre, "I'm Still Here".

Première réédition officielle en vinyle du 2ème album du groupe, sorti en 1970. Equilibre entre chant puissant et passages instrumentaux prog, folk et psychédélique.

En 1976 un disque allait avoir un impact aussi inattendu que durable sur l'industrie de la musique. "Ten Percent" de Double Exposure sortit sur Salsoul Records en pleine explosion disco aux États Unis, un nouveau club s'ouvrant chaque semaine. Salsoul crèerent un son pour leur label, influencés par la scène de Philadelphie et orientés vers les dancefloors new yorkais, empruntant aux belles orchestrations d'International Records et y ajoutant plus de basse et un côté plus percussif, ce qu'appréciaient les Djs new yorkais. La vraie nouveauté fut la décision d'offrir pour la première fois au public le disque au format twelve inch jusque là reservé aux djs pour la promotion, ainsi que la présence d'une version extended par Walter Gibbons, un Dj du Galaxy 21 de New York qui avait bâti sa réputation sur des versions exclusives, éditées par ses soins, qu'il jouait dans ses sets. Cette compilation contient de nombreux remixes et re-edits qui définirent le genre, par Walter Gibbons, Bobby DJ Guttadaro, Tom Savarese, Jellybean Benitez ou John Luongo. La box 1 contient un livre de 40 pages contenant des photos exclusives et l'histoire des personnages clés, la box 2 contient quand à elle 2 posters vintage.

Première réédition vinyle de ce chef d'oeuvre de 1966 d'easy listening / latin music de Mark Wirtz, producteur pour EMI et Abbey Road au milieu des années 60.