Sélection Analytique Cinéma Juillet 2025 - Ce qui nous façonne...
Ce qui nous façonne, ce qui nous dépasse - Sélection analytique vidéo - Juillet 2025

Un parcours en cinq mouvements, du premier éveil à la transmission. Des récits qui nous interrogent sur ce qui nous façonne : l’enfance, les liens, le doute, le monde, le choix...
Juillet 2025 - Ce qui nous façonne, ce qui nous dépasse...
Parcours de vie, de la naissance à la recomposition
Ce mois-ci, notre sélection analytique est construite comme un parcours . Un cheminement à travers les étapes, les tensions et les réinventions qui sculptent notre existence.
Quarante-quatre œuvres, issues de genres, de formats et de sensibilités très divers, qui composent le récit d’une construction humaine, de l’enfance aux transmissions, de l’intime au collectif ou du chaos aux possibles.
Chaque film devient un chapitre dans ce vaste récit, qui s’ouvre sur les premiers apprentissages, traverse les héritages familiaux, explore les incertitudes de l’identité et affronte les bouleversements du monde en débouchant parfois sur des issues inattendues.
Au-delà d’une simple sélection, c’est un fil sensible et analytique, une manière de lire dans ces fictions les tensions souterraines de notre époque, et d’esquisser, au travers du regard d’autrices et d’auteurs du monde entier, une carte des émotions, des luttes, et des devenirs possible
Imaginer, apprendre, grandir
L’enfance et l’apprentissage
Nous avons tout d'abord choisi de mettre en avant quatre titres traitant de l’enfance et de l’apprentissage, autour du thème Imaginer, apprendre, grandir.
Avant même de comprendre le monde, l’enfant le ressent. L’imaginaire, les récits, les voix familières ou les paysages inconnus deviennent les premières balises d’un chemin d’apprentissage. Ces œuvres posent les premières pierres de notre récit collectif : La Vallée des dragons et La Légende du dragon revisitent le conte initiatique, entre quête identitaire et transmission. Dounia, le grand pays blanc aborde l’exil à hauteur d’enfant, avec douceur et courage. Enfin, Non-Non dans l’espace invite à explorer le monde et ses absurdités avec humour et fantaisie.
Ensemble, elles racontent une enfance traversée par l’altérité, la découverte, l’émotion – et déjà, la transformation.
Ce que l’on transmet, ce que l’on porte
Les liens familiaux et les héritages
Nous avons ensuite réuni une sélection de titres autour des liens familiaux, des héritages visibles ou silencieux, sous le thème Ce que l’on transmet, ce que l’on porte.
La famille est souvent ce territoire intime et complexe, fait de loyautés, de non-dits, de transmissions involontaires ou de ruptures nécessaires. À travers des récits très variés, ces films interrogent ce que l’on hérite – d’un nom, d’un silence, d’une mémoire – et ce que l’on choisit d’en faire.
De Parthenope à Black Dog, de Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan à Le Dernier souffle, ils racontent tous, à leur manière, la tension entre ce qui nous précède et ce qui nous incombe. Entre attachement, déchirement ou émancipation, chacun dessine une tentative de réécriture de ce que l’on croyait immuable.
Se chercher, se perdre, recommencer
La quête de soi, les doutes
Nous avons poursuivi avec une série de films qui abordent les remises en question, les fractures intimes et les quêtes identitaires, autour du thème Se chercher, se perdre, recommencer.
Après les héritages, vient le trouble. Que faire de ce que l’on est, ou de ce que l’on croyait être ? Ces récits mettent en scène des personnages en désaccord avec eux-mêmes, en marge du monde ou traversés par le doute. Leurs parcours interrogent la mémoire, le corps, l’image sociale, la vérité intérieure.
De l’humour doux-amer de A Real Pain ou A bicyclette !, aux fictions plus sombres comme The Monkey ou Novocaine, ces films dessinent des trajectoires fragiles, errantes ou absurdes, mais toujours profondément humaines. Car se perdre, ici, devient une façon évidente de recommencer autrement.
Faire face, fuir, ou survivre
Les confrontations au monde
Nous avons ensuite regroupé plusieurs œuvres qui mettent en scène des personnages confrontés à un monde hostile, déréglé ou menaçant, autour du thème Faire face, fuir, ou survivre.
Lorsque les repères vacillent et que les systèmes s’effondrent, chacun doit composer avec l’extérieur – subir, résister, ou disparaître. Ces films explorent la violence du réel, qu’elle soit sociale, écologique, politique ou technologique. Ils racontent des corps mis à l’épreuve, des luttes pour préserver un espace, une mémoire, une intégrité.
De la dystopie de Mickey 17 au thriller éthique d’In Vitro, du survival symbolique de The Black Demon aux pièges du pouvoir dans Alto Knights, chaque œuvre porte une tension : comment rester unis quand le monde semble se fissurer de toutes parts ?
Recomposer, transmettre, réinventer
La transformation, le choix, la transmission
Nous avons choisi de conclure ce parcours avec des récits de reconstruction, de réinvention et de passage, réunis autour du thème Recomposer, transmettre, réinventer.
Après les confrontations, vient le temps des choix. Que garde-t-on ? Que transmet-on ? Ces films explorent les formes possibles de continuité – dans la famille, dans la mémoire, dans les récits eux-mêmes. Il y est question d’héritages revisités, de sociétés à reconstruire, de liens à réinventer.
À travers des séries comme Fallout, L’Intruse ou Plaine orientale, ou des fictions plus intimes comme My Dress-Up Darling, ces œuvres esquissent des mondes en transition. Elles interrogent ce que l’on décide de prolonger, de transformer, ou d’abandonner – et comment, parfois, renaître autrement.
En conclusion...
Ce parcours analytique ne cherche pas à ordonner les œuvres selon un genre, une origine ou une cible, mais à les faire dialoguer dans une logique de transformation progressive. On y suit le mouvement d’une vie humaine et collective, des premières émotions de l’enfance jusqu’aux choix de transmission, en passant par les liens familiaux, les bouleversements intimes, les doutes identitaires et les secousses systémiques.
Chacun à leur manière, ces films nous disent quelque chose de l’époque autant que de nous-mêmes. Fiction ou réalité augmentée, comédie intime ou dystopie radicale : toutes ces œuvres ont en commun de poser la question de notre place, dans nos familles, nos sociétés, nos corps ou nos récits.
En ce sens, cette sélection est à la fois un miroir et une boussole. Elle n’impose aucune réponse, mais elle éclaire les tensions, les élans, les contradictions et les métamorphoses qui nous traversent. Ce qui nous façonne, c’est peut-être cela, non pas ce que l’on possède ou ce que l’on sait, mais ce que l’on choisit de regarder en face, d’interroger, de raconter, ensemble.