Le Saxophone en France

Louis Sclavis s'est imposé comme un des musiciens les plus créatifs du jazz contemporain. Dominique Pifarély est un violoniste et un compositeur incontournable sur la scène actuelle et régulièrement publié par le label ECM. Vincent Courtois est bien plus qu'un violoncelliste virtuose. Depuis plus de 25 ans, ils collaborent à de multiples projets et forment aujourd'hui un trio d'une rare maturité, pour une musique vive et créative. Si Louis Clavis avait déjà collaboré avec Dominique Pifarely et que ce dernier a également eu Vincent Courtois comme partenaire, Asian Fields Variations cèle l'association des trois ensembles pour la première fois.

Après un 1er album "Time out Trio" immédiatement salué par la critique, et le prix de la révélation instrumentale remportée aux Victoires du Jazz, Géraldine Laurent enchaîne concerts et diverses participations (Aldo Romano Henri Texier.). Ce nouvel opus "Around Gigi" est un hommage à Gigi Gryce, grand saxophoniste et compositeur américain. Que vous soyez simple mélomane (littéralement : amoureux de mélodies) ou jazzfan averti, voici un disque qui a tout pour vous séduire - une telle occasion de faire l'unanimité sans céder à la facilité est trop rare pour ne pas être soulignée.

 

Emile Parisien et Vincent Peirani, respectivement Prix Django Reinhardt du Meilleur Musicien de l'Année 2012 et 2013, se rencontrent pour un duo inédit au disque qui tient toutes ses promesses.

Album live, enregistré le 28 octobre 1998 au Snug Harbor, New Orleans.

Padovani, et son quartet revisitent les musiques traditionnelles du monde entier en les confrontant au jazz. (...) "Cantilènes" est une vraie promenade avec trois vocalistes d'identité forte et de traditions musicales différentes. Un véritable chant d'amour et de tolérance. Jean-Marc Padovani a choisi trois voix exceptionnelles : Houria Aichi, Monica Passos et Maja Pavlovska.

Lorsque le piano de Jean-René Mourot et le saxophone de Michael Alizon nous convient à leur festin nous voici hors champ, habitant pour toujours un autre monde. Nous voici en aparté, comme enchantés par ce monde des ondes, sans aucun autre besoin désormais que celui des notes qui ponctuent le silence. Et qui ne s'en distinguent pas. Sauf pour ceux qui ne savent que compter, décompter, séparer, défaire. Les heures alors se font oublier. Tant la musique met le temps hors de lui et l'abolit. Et nous, soudain, nous sommes comme un retour incessant, un retour à nous-mêmes. A l'un de ces instants où rien ne manque. Voici une musique nouvelle, surprenante, déroutante, inclassable mais qui est celle d'une sorte d'origine, celle de l'origine de la musique elle-même, alors qu'il a fallu bien des inventions, bien des imaginations et bien des audaces, tant de peurs vaincues, tant de courage, pour qu'elle surgisse ici.

Céline Bonacina est l’une des belles révélations féminines de la scène jazz. Après un séjour fondateur sur l’Ile de la Réunion, elle a inventé, autour de son saxophone baryton, un univers multicolore qui invite à la danse. Récompensée par la critique et ovationnée sur de grandes scènes, elle poursuit son parcours avec une vitalité impressionnante. Après deux albums sur le label ACT dans une veine groove et électrique, réalisés en connivence avec le guitariste Nguyên Lê, elle présente un nouveau quartet acoustique, résolument jazz, mais toujours original, entourée de musiciens de renommée internationale.

Récemment fondé sur les cendres encore brûlantes du groupe punk-joy Rigolus, "The Endless Summer" poursuit de manière toujours aussi intense et sonique un parcours transe et sublime. Leur programme pop est ambitieux : libérer le son afin de créer une matière sonore mobile et virevoltante, l ensemble appliqué à une idée bien définie du free-dance-floor . The Endless Summer est fait de ces énergies rares et explosives, qui prennent tout leur sens en live Le collectif The Endless Summer n'est pas un groupe léger et rigolo , mais un ensemble exigent et rigoureux . L'humour est certes en permanence dans la trajectoire des textes et des chorégraphie. Atypique dans sa formation 3 sax , 2 batteries , une basse , The Endless Summer s'approprie tous les formats, la source est jazz , l'énergie est rock , les parties (en)chantées sont omniprésentes dans le nouveau projet , les textes sont signés Thomas de Pourquery , et ils sont soutenus par les ch urs composés de 3 chanteuses assermentées . Si c'est le cas pour beaucoup de formations , pour The Endless Summer c'est encore plus vrai, le lâché prise ne se révèle pleinement que sur scène , l'humour noir de ces punks virtuoses a besoin de se frotter au public (la friction dépassera la fiction ! ) Le nouveau dispositif mis en place radicalise l'aspect shaker musical , et le foisonnement anti-conceptuel , à savoir de toujours assumer pleinement et d'élargir encore plus les nombreuses influences du groupe, du Jazz à la musique contemporaine, du surf-rock au Trash bruitiste, de la chanson française à la Rumba en passant par le dance floor et les musiques électroniques, tout cela unifié par le son unique et atypique du groupe.

Le Jazz est sans doute la musique du 20° siècle, celle qui aura connu le plus de créativité et nourri nombre de musiciens de toutes générations. Les années 70, furent une date charnière des apports ethniques dans cette musique, à l'instar de John Coltrane et son retour à l'Afrique et à l'Inde, ou encore Don Cherry et Archie Shepp. Dans Ethnic Héritage, l'instrumentation s'inspire directement du quintet de jazz avec sax et trompette et une rythmique où l'accordéon remplace le piano, une basse et enfin la vielle "guitare électrique".

En choisissant ce qualificatif pour son nouvel album, Guillaume Perret augure de futurs débats sur la nature même de son jazz. "Conçu comme une musique de lm, Free se veut un parcours libre au travers de différents paysages, différentes émotions.", prévient le saxophoniste, qui souhaite tomber le masque, pour en revenir à l'essence de ce qui fonde sa singularité. Plus qu'un titre, une déclaration d'intention. Pour ce solo, le saxophoniste qui n'a jamais caché son goût pour l'hybride choisit donc de se démultiplier. Sur l'instrument, bien entendu, grâce au dispositif mis en place, il occupe tous les rôles. Mais aussi au fil des pistes, où il varie les plaisirs : plages minimales, irruptions balkaniques, tentations électroniques, pause mélancolique, rebonds plus denses, pas décalés vers la piste de danse ? Guillaume Perret explore le son, le sien qu'il distord à tel point que l'on peut croire que tout ceci tient de la programmation. Il n'en est rien : tout est joué en temps réel ! Au fur et à mesure que se déploie chaque titre, il empile les couches à l'aide de ses loopers sur une seule et même piste, qu'il va ensuite découper pour reconstruire une suite thématique, dont les multiples facettes renvoient tout autant à cette personnalité hors norme qu'à la singularité de la méthode. A l'aide de son seul saxophone traité, Guillaume Perret recrée des sections d'orchestre ou des prod electro, un drive de batterie ou la suspension d'une basse ? Au final, toujours seul à bord, il aborde une grande variété de registres et en donne une relecture toute personnelle, composée des multiples échos qui résonnent dans son jeu et reflètent les nombreux fragments de sa polymorphe identité.

Née en 1974, Sophie Alour a appris le saxophone en autodidacte, après avoir étudié la clarinette à l'école de musique de Quimper. C'est sur scène, in vivo, qu'elle fait l'apprentissage du jazz et très vite, en 2000, elle est engagée dans le big band "le Vintage Orchestra" qui réunit la fine fleur de sa génération. "La géographie des rêves" est son 4ème album en tant que leader.

Les compositions de ce jeune premier prix du Conservatoire (classique et jazz avec félicitations du jury) qui s'est déjà distingué aux côtés d'Ira Coleman, Glenn Ferris, Nguyen Le ou Damon Reid tendent à s'affranchir d'un style attendu. L'auditeur qui découvre ces variations riches d'histoires, de vie et de possibles, affichant le décloisonnement d'une musique sans appartenance à aucun style préétabli (entre jazz, rock et métal), palpite au grès d'hallucinations sonores en provenance d'un imaginaire qui semble illimité. Le saxophoniste possède en outre un vrai sens du collectif auquel contribue son aptitude à ériger des passerelles avec ses différents partenaires. John Zorn, en le signant au sein de son catalogue ne s'y est pas trompé et a décelé en lui l'inédit et le prometteur.

6 ans après le succès de ''L'hymne au soleil'', Lionel Belmondo revient avec ''Clair-Obscur''. Cette suite logique et attendue parcout un siècle de musique, réarrangée par Lionel Belmondo, de Gabriel Fauré à Erik Satie, en passant par des standards absolus de Bill Evans et Michel Petrucciani.

Ce coffret de 4 CD contient les albums : ''Hyme au soleil'', ''Influence'' et ''Clairières dans le ciel''.

Après "Brother stoon", "Interférences" est le deuxième album en leader de Baptiste Herbin confirme son exceptionnel talent. Le son de son alto a encore pris de l'ampleur, de la profondeur. Son phrasé, plus limpide s'il en était besoin, vous embarque irrésistiblement dans une histoire passionnante à chacun des quatorze morceaux.

 

En 1998, François Corneloup s'imposait avec "Jardins ouvriers" sur la scène du jazz français. Alter ego de Sylvain Kassap, Corneloup s'est forgé un son reconnaissable grâce à une "attaque franche et vigoureuse qui recourt souvent à la technique du slapping" (Jazz Around), et dont l'enregistrement chez Evidence donne un disque que l'on écoute d'une traite, fasciné par sa nature...

Les forces cubiques poussent Pierrick Pédron à relever de vrais défis : le saxophoniste s'est engagé il y a peu dans une escalade à haut risque, celle de la montagne Monk, une performance accomplie en trio dans l'urgence de quelques heures folles. Ce premier sommet à peine conquis, le voici sous l'emprise de vertiges nés de ses amours trentenaires pour une musique d'outre-Manche, dont peu d'entre nous auraient osé imaginer la révélation. S'il est tentant de balayer les années 80 d'un revers de la main, on oublie souvent leur folie ténébreuse et les noirceurs du romantisme torturé de certains musiciens, à l'imagede Robert Smith et The Cure, icônes planétaires d'une célébration désenchantée, aux couleurs d'un psychédélisme volontiers gothique. Kubic's Cure, comme la fulgurance d'un coup de poing et l'évidence d'un nouveau coup de maître ! Ou comment dynamiter une musique puissante, sombre et obsédante sans la trahir, en creusant avec ferveur le sillon de ses mélodies minimalistes. En scénariste inspiré, le saxophoniste déjoue les pièges tendus et multiplie les embuscades rythmiques ; il invente un idiome fougueux, ni rock ni jazz, libère une énergie étourdissante mise au service d'un chant dont la concision est poussée à l'extrême. La paire Bramerie-Agulhon n'a jamais été à ce point gémellaire, elle est ici trempée dans l'acier ; Vincent Artaud multiplie les attentions sonores, sculpte chaque détail pour mieux l'ensorceler et créer l'hypnose. Ainsi propulsé par ses précieux complices, avec le coup de main de trois autres maîtres enchanteurs, Pierrick Pédron souffle la vie en moins de 45 minutes, tendues comme un arc de feu et magnifiquement captées. En neuf temps, il nous fait accéder à sa troisième dimension, qu'il n'a peut-être pas fini d'explorer. Sa cure est salutaire !

Sur le présent coffret sont réédités, pour la première fois et à partir des bandes originales, une grande partie des six microsillons Decca-Selmer consacrés au saxophone, en soliste ou en quatuor. Ils sont des témoignages important de l interprétation du plus grand saxo- phoniste classique du vingtième siècle, Marcel Mule. Ce grand pédagogue, professeur au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris de 1942 à 1967, fut le grand artisan du renouveau du saxophone classique. De nombreux compositeurs ont écrit pour lui et pour son quatuor. Le présent coffret pré- sente la plupart de ces oeuvres interprétées par leur créateur.

Saxophoniste et compositeur ouvert sur le monde, Sylvain Rifflet capture la pulsation de notre époque. Avec son groupe Alphabet, il est l’architecte d’une musique innovante et envoûtante, où la modernité de son jazz jongle avec les volutes du minimalisme new-yorkais.

 

Entouré de musiciens américains emblématiques et de jeunes artistes hexagonaux, Raphaël Imbert est un ethnomusicologue de choc qui nous emmène sur les routes du "Deep South". Avec une science du groove imparable, il touche du doigt les racines du blues, le jazz et la soul ne sont jamais loin. Un superbe témoignage de rencontres, comme un voyage initiatique sur les traces et dans l'actualité d'une musique éternelle.

Voyageant à travers tous les répertoires, des transcriptions aux oeuvres originales pour quatuor de saxophones, Axone interprète la musique d aujourd hui avec un enthousiasme toujours communicatif, inspirant naturellement de nombreux compositeurs de talent, dont Régis Campo, Sébastien Béranger, ou encore Sylvain Griotto.

Quatre noms qui scintillent tout en haut de la jeune scène jazz européenne et qui transcendent les frontières : Andreas Schaerer, Michael Wollny, Vincent Peirani et Emile Parisien. Les quatre compères, qui triomphent aux quatre coins du monde, ont monté un brillant quartet. Au sommet de leur carrière, et au total vainqueurs de 12 Echo Jazz Awards, sans compter les récompenses dans leur pays respectif, ils sortent l'album "Out Of Land" où chacun découvre des territoires inexplorés de son instrument. Après nous avoir enchantés et rencontré le succès avec leurs derniers albums (Tandem, Sfumato, Weltentraum, Belle Epoque, etc.), les quatre musiciens ont décidé d'unir leur force créative. Le résultat est enthousiasmant ! L'un comme l'autre y apporte sa touche d'originalité : Schaerer est l'un des meilleurs chanteurs et improvisateurs de la scène contemporaine (remarqué dans Hildegard Lernt Fliegen), avec d'immenses capacités vocales ; Peirani, qui toujours repousse plus loin les possibilités de l'accordéon, cherche à partager avec une inspiration hors du commun sa passion de l'instrument ; Parisien, dont la presse ne tarit pas d'éloges et qui nous éblouit par son inventivité permanente ; Wollny, le plus fantasque des quatre, est capable de surprendre tout autant son audience que ses partenaires de scène grâce à sa prodigieuse technique et ses couleurs harmoniques ébouriffantes. Leur but est de capter l'intérêt de tout un chacun, quel que soit son âge, et il semble que ce soit mission accomplie !

Ces dernières années, Stéphane Guillaume a creusé différentes aventures en dirigeant et composant pour des grandes formations, tel le " Brass Project " ou encore la reprise de la suite " Cityscape " de Claus Ogerman avec orchestre symphonique. L'académie du Jazz lui décerne un double prix en 2009 ; le prix du meilleur disque de jazz français pour " Windmills Chronicles " ainsi que le fameux prix " Django Reinhardt " du meilleur musicien de jazz français. Pendant ces expériences, il n'a néanmoins jamais cessé de défendre son projet en quartet où peut s'exprimer la riche palette du soliste dans toute son interactivité. Après dix merveilleuses années de collaboration avec Frédéric Favarel (guitare), Marc Buronfosse (contrebasse) & Antoine Banville (batterie), Stéphane se devait de graver une trace concrète de cette étape devenue tellement rare. Vous l'aurez compris, " Pewter Session " le tout nouvel album du quartet, est à leur complicité musicale ce que " les Noces d'Etain " sont à une vie couple. C'est un bonheur d'être convié à leur petite célébration par l'écoute de ce nouveau répertoire.

 

Composée par Laurent Dehors, la pièce Les sons de la vie est une exploration musicale des sons qui jalonnent les temps de la vie ; la rencontre amoureuse, l'adolescence et son insouciance, la relativité du temps, l'âge adulte, la conception sont autant de thèmes développés par les 9 musiciens de Tous Dehors. Ce programme a été créé à l'automne 2012 à l'Opéra de Rouen Haute-Normandie dans le cadre de la 5ème édition d'Orchestres en Fête! Lors de cette soirée exceptionnelle, Tous Dehors était accompagné des musiciens de l'orchestre de l'Opéra de Rouen Haute-Normandie sous la direction de Samuel Jean et du pianiste anglais Matthew Bourne.

3 ans après son hommage à Sun Ra, le saxophoniste céleste continue ses explorations soniques sur ce nouvel album : De son propre aveux Thomas de Pourquery ne pensait pas retourner en studio avec le Supersonic mais il nous dit avoir eu un nouveau rêve. Un de ces songes cosmiques et poétiques qui l'avait déjà inspiré pour l'album Play Sun Ra, consacré par les Victoires du Jazz en 2014 . Depuis le saxophoniste et crooner avait multiplié les expériences, en duo avec avec le guitariste Maxime Delpierre pour VKNG, avec le Red Star Orchestra pour l'album Illumination ou avec ses complices de toujours Jeanne Added, Anne Paceo, Fred Pallem, Andy Emler, Daniel Zimmermann, Sylvain Rifflet et bien d'autres. Sans doute inspiré par la longue tournée à travers le monde avec son projet "Sun Ra", et habité seulement par l'envie de faire vibrer et sonner ce quintette génialement dingue, Thomas de Pourquery s'est donc lancé dans l'écriture de cette deuxième aventure nommée Sons Of Love. Il faudra attendre le 3 mars via Label Bleu pour découvrir les nouvelles transes et les mélodies intersidérales de Thomas de Pourquery & Supersonic.

"La réussite première de "Spirabassi" tient d'abord aufait que le dialogue est ici, au fil des plages, parfaitement équilibré. Sans la moindre tentative de prise de pouvoir de l'un comme de l'autre. Seule compte ici la libre prise de parole à deux voix. "Il y a comme une magie, confesse Stéphane, qui s'est opérée entre nous lors de l'enregistrement. Giovanni par son jeu tout en fluidité chantante, très loin de celui d'un simple accompagnateur, a su me mettre en valeur. De la même manière, ma musique et mes compositions ont cherché à lui permettre de s'exprimer avec le plus de liberté possible." Le pari de l'interaction triomphante est ici totalement gagné. ! Pour tout résumer en une seule phrase, Cioran, une nouvelle fois, a trouvé la formule magique : "Seule la musique peut créer une complicité indestructible entre deux personnes." (Pascal Anquetil)

"Triple entente" est la continuité d'une histoire... Diego Imbert et Michel Perez, désiraient de manière doublement entendue, s'amuser a une difficulté triple et partager avec leur ami Sylvain Beuf de nouvelles compositions pour élargir une palette déjà tres colorée. Le premier défi résidait dans la combinaison des instruments du collectif, en l'occurrence le saxophone, la guitare et la contrebasse, ce qui suppose une notion sans faille du tempo. Le second pari tenait dans le choix de la pratique, très utilisée dans le bebop, appelée démarcation, qui consiste a emprunter la grille harmonique et la structure d'un standard pour composer une toute nouvelle mélodie. Ainsi So What de Miles Davis devenait Impressions sous le souffle de John Coltrane et How High The Moon de Morgan Lewis se transformait en un Ornithology d'anthologie chez Charlie Parker. Ici, avec Triple Entente, On a Green Dolphin Street de Bronislau Kaper se réinvente en un très monkien Dauphin Bleu grâce à Michel Perez, All the things You are de Jérôme Kern se métamorphose via Sylvain Beuf en un prometteur Last Moment et You Stepped Out of a Dream de Nacio Herb Brown se renouvelle en Dream Team avec Diego Imbert. La troisième gageure, et non la moindre, a été finalement de réunir cet equipage de rêve capable d'inviter l'auditeur au plaisir non dissimulé d'une croisière vers les rives luxuriantes de l'improvisation. Techniciens accomplis et à l'inspiration fertile, les trois camarades savent tirer de leurs instruments respectifs des sons d'une grande expressivité qui s'entremelent, se soutiennent, se complètent, se quittent parfois d'une même mesure pour se retrouver plus loin. La musique est bien là, lascive ou retenue, exaltée ou vivifiante, elle se donne, généreuse, pour un remarquable voyage qui se démarque inexorablement des chemins subtilement empruntés.

Elle commence la musique à l'âge de sept ans en conservatoire (Belfort, Besançon, Paris...), puis se spécialise au saxophone baryton dans les big band parisiens entre 1996 et 1998. Elle part ensuite sept ans pour l'île de la Réunion où elle enseigne au Conservatoire à Rayonnement Régional pendant 7 ans. Parallèlement, elle se produit dans de nombreux festivals de l'Océan Indien, notamment en premières parties de L'Orchestre National de Jazz, d'Henri Texier, ou en tant qu'invitée du pianiste Omar Sosa. Son 2ème album " Way of Life ", enregistré au studio du Flon à Lausanne avec le guitariste Nguyên Lê en invité, est sorti chez ACT en juin 2010.