2012

Après la frénésie des traditionnelles clôtures de budget, et cette courte accalmie des fêtes, l'équipe CVS vous présentent leurs meilleurs voeux et vous souhaitent une très heureuse et musicale année 2012.

LE LABEL DU MOIS : MUSIC BOX RECORDS

Incorrigible (L') : BO du film de Philippe de Broca ; Va voir maman, papa travaille

Incorrigible (L') : BO du film de Philippe de Broca ; Va voir maman, papa travaille

 Music Box Records est un label phonographique indépendant consacré à l'édition ou la réédition de bandes originales de films et de séries des années 60 aux années 90, à ce jour inédites en CD.

 En 2011, lancer sur le marché un nouveau label spécialisé dans la musique de film ne peut être qu'une entreprise de passionnés. Et c'est bien de passion dont il s'agit lorsqu'on parle de Cyril Durand-Roger et Laurent Lafarge.

 Collaborateurs au cours des années 90 du fanzine Music Box : Pellicule sur Ecoute, c'est en souvenir de cette expérience qu'ils ont baptisé leur tout nouveau label dédié aux bandes originales de films : Music Box Records.

 C'est avec la musique de Georges Delerue qu'ils ont choisi d'ouvrir le bal. Celle de L'Incorrigible, réalisé par Philippe De Broca en 1975, en version intégrale pour la première fois en CD, ainsi que la partition inédite de Va Voir Maman, Papa Travaille de François Leterrier.

 Disponible depuis quelques semaines seulement, cette édition limitée à 1000 exemplaires est presque épuisée. N'attendez donc pas trop avant de vous la procurer.

 

HOMMAGE : ALLAIN LEPREST

Ton cul est rond

Ton cul est rond

Dernier vrai pilier d'une certaine chanson réaliste, Allain Leprest est aussi à sa manière un chanteur engagé. Les mots et la personnalité de cet homme débarqué sur le tard, semblent assez proches de jeunes groupes comme La Tordue et les têtes Raides.

Né en 1954, Allain Leprest développe très vite un répertoire sans concession, baignant souvent dans un âpre désespoir, ses textes ciselés sont cinglants comme des pavés. Ce coeur tendre et déchiré fait tanguer la raison par la profonde vérité des textes, leur poignante précision et l'impudeur parfois de leur sincérité.

 Allain Leprest est peut être aussi et surtout un interprète qui offre au public ses mots et sa poésie.

La révélation auprès du grand public vient en 1985 lors du passage de l'artiste au festival du Printemps de Bourges. L'année suivante, il signe chez Meys, la maison de disques de Jean Ferrat et de Gerard Mey et sort un premier album intitulé "Mec". Il écrit pour d'autres chanteurs comme Isabelle Aubret dont il fait la première partie à l'Olympia en 1986.

Communiste engagé, il se produit dans plusieurs Fêtes de l'Humanité, il collabore ensuite avec Pierre Barouh, directeur du label Saravah, rencontre l'accordéoniste de jazz Richard Galliano et réalise "Voce a Mano", album qui sort en 1992 et qui vaudra aux deux artistes le Prix de l'Académie Charles-Cros.

Le 20 février 1995, il donne un récital unique à l'Olympia à Paris pour la première fois de sa carrière qui lui vaut la consécration. Il fête ses 25 ans de carrière en 2004 en donnant deux concerts en juin, à Paris et édite un nouvel album en 2005 "Donne moi de mes nouvelles".  Mais le chanteur doit se battre aussi contre un cancer du poumon. Très affaibli, il réapparaît pourtant sur le devant de la scène à la fin de l'année 2007 avec l'album "Chez Leprest", disque sur lequel il invite quantité de chanteurs à revisiter avec lui son répertoire.

En 2008, il sort son dixième opus "Quand auront fondu les banquises" et en 2009 il publie le volume II de "Chez Leprest" et reçoit le Grand Prix de la Poésie de la Sacem.

Reconnu de ses pairs mais ignoré des médias, Allain Leprest se suicide le 15 août 2011 à l'âge de 57 ans. En décembre 2011 paraît alors son album posthume live intitulé "Leprest Symphonique" où l'artiste revisite son répertoire sur un mode classique. 

MUSIQUES URBAINES : RUMBA - SALSA

Sin rumba, no hay son

Sin rumba, no hay son

La salsa est le fruit des mélanges culturels survenus entre les Caraïbes espagnoles et New York durant la seconde moitié du XXe siècle.

Son rayonnement l'impose depuis trois décennies comme la musique la plus populaire issue de la communauté latino-américaine. Derrière ses airs chatoyants, elle est aussi le véhicule d'une contestation sociale, de critiques politiques acérées et de tragédies humaines. Reine dans le monde sud-américain, elle est également implantée en  Afrique de l'Ouest, en France et au Japon.

La musique et les danses issues d'Espagne se popularisèrent dans les Caraïbes et Cuba devint le théâtre d'échanges entre ouvriers espagnols et esclaves africains. Ce brassage donna naissance aux premiers mélanges musicaux qui progressivement s'enracinèrent dans la culture populaire de l'île. Parmi eux, la rumba, archétype de la prodigieuse richesse harmonique et rythmique du pays.

L'exportation de la musique cubaine, aux Etats-Unis à partir des années 1920, puis en Europe et en Afrique, se fit sous l'appellation de "rumba"... On désigna alors sous cette étiquette "toute musique rythmée en provenance de Cuba. Comme, un demi-siècle plus tard, on appellera "salsa" tout ce qui sonne latino".

C'est ainsi que naissent une rumba catalane ou une rumba congolaise, qui n'ont rien à voir avec la cubaine, mais plutôt avec le son.

ALBUM LIVE ESSENTIEL : JESUS VOLT

Hallelujah motherfuckers !

Hallelujah motherfuckers !

Jesus Volt est un groupe de blues français pas comme les autres, de fil en aiguille, d'album en album, on a pu découvrir une approche différente du blues. Un blues à la fois rock ce qui pourrait être normal, mais en y ajoutant une bonne dose de fureur qui consiste à dynamiter le blues, à le malmener tout en le dotant à l'occasion de touches funky, employant une méthode similaire à celle de Jon Spencer.

Hallelujah Motherfuckers a été enregistré en mars 2008 en Hollande et offre douze titres piochés dans leur différents albums et deux reprises 'Mannish Boys' de Muddy Waters et 'John The Revelator' de Blind Willie Johnson. Le disque ouvre par un 'Black Bone Dust' tout en lourdeur et gravité qui impose d'emblée une ambiance. D'autres morceaux plus légers semblant peu taillés pour le live surprennent sur l'album 'Only The Devil' et 'I Wont Get Down' notamment.

Du véritable blues survolté, pendant 72 minutes. Lord Tracy et ses comparses chauffées à blanc, imposent aux hollandais une rythmique soutenue, un concert de tout premier ordre.

 

 

ROCK PROGRESSIF, LA FRANCE A SON GROUPE : LAZULI : 4603 BATTEMENTS

4603 battements

4603 battements

En quelques années le groupe est devenu l'ambassadeur de la France sur les plus grosses scènes internationales du rock progressif.

Formé en 1998, Lazuli est un groupe de la région d'Alès (Gard). Le groupe se distingue par sa singularité, son instrumentation peu courante (Marimba, Cor Français, claviers, percussions, batterie, guitares, mandoline) et l'invention d'un instrument unique : la Leode.

Quelque part entre rock progressif, chanson, électro et world, la musique atypique de Lazuli, onirique, exploratrice, nous mène hors des sentiers battus.

LAZULI envisage ses chansons comme des toiles, mélange les couleurs, dépeint son monde ou le repeint. Quelque part entre Jacques Prévert et Tim Burton, les mots questionnent les maux du temps présent. La voix, aérienne, funambulesque, tout en jeux de mots, nous chante l'homme sous toutes ses formes et ses déformes.

Un monde Lazulien, un langage universel, à découvrir sur scène où ce groupe atypique envoûte et ensorcelle.

Leur cinquième opus "4603 Battements" est décrit comme l'un des albums les plus beaux et intenses du moment.

 

LES INDISPENSABLES

LES COUPS DE COEUR

MUSIQUE FONCTIONNELLE

CESARIA EVORA

Cesaria evora

Cesaria evora

A 70 ans, Cesaria Evora s'est éteinte dans une chambre d'hôpital de son île natale du Cap-Vert. Elle laisse tout un pays en deuil et le monde de la musique doit faire face à une grande perte.

Le grand public avait découvert en 1992 cette ancienne chanteuse des bars de Mindello, ville principale de l'île de Sao Vicente et capitale culturelle de l'archipel, grâce à la parution cette année-là de son troisième album, "Miss Perfumado", et de deux concerts triomphaux au Théâtre de la Ville de Paris.

Le succès, tardif pour une chanteuse alors déjà âgée de 50 ans, ne s'était depuis jamais démenti, se propageant à travers la planète.

Nous n'entendrons plus sa voix mélancolique chanter sur scène, mais sa musique, elle nous l'a donnée pour l'éternité.