Sélection Analytique Video - Octobre 2025 - Nos brefs fragments d'histoires
Nos brefs fragments d'histoires - Sélection analytique vidéo - Octobre 2025

Rien n’est stable. Le monde se fissure, les familles se dispersent, les certitudes tombent. Reste le cinéma, pour raconter ce qui casse et ce qu’on tente de reconstruire.
Octobre 2025 - Nos brefs fragments d’histoires
Ils ne racontent pas le monde en entier.
Mais chacun de ces films en saisit une faille, une rupture, un basculement.
Des fragments de récits, parfois intimes, parfois violents, qui composent un tissu déchiré de réalités mais vibrant de notre époque.
Une famille qui se délite, une frontière qui s’efface, une mémoire qui s’échappe, une colère qui monte.
Chaque œuvre capte un instant de crise ou de bascule, et tente d’en faire un éclat de vérité.
Portraits sous tension
Une psychiatre dans la Vienne du XIXe siècle (Vienna Blood), un adolescent confronté à un secret de famille (Promesse), des journalistes traquant la corruption au Japon (Tokyo Vice) : tous cherchent des vérités enfouies.
Même dans l’horreur tapageuse de Rob Zombie’s Halloween ou l’étrangeté délicate de Jardin d’été, le trouble intime reste central.
Et que dire de Jeunes mères, film doux-amer sur les trajectoires inversées de deux amies prises dans leurs responsabilités précoces ?
Quand la tension psychologique se loge dans chaque geste.
À proposer aux usagers qui aiment les intrigues lentes et les personnages profondément travaillés.
Temps disloqués
On avance, on recule, on dérive. Dans Another End, une technologie étrange permet de prolonger les êtres chers.
Wet Monday explore une catastrophe temporelle, tandis que Une guitare à la mer relie mémoire musicale et parcours de migration.
Mission Impossible : The Final Reckoning, lui, pousse l’action dans ses retranchements les plus extrêmes, brouillant les repères entre logique, survie et destin.
Entre passé mythifié (Le Comte de Monte-Cristo & Les Trois Mousquetaires) et présent éclaté (The Return), les récits circulent dans les failles du temps, cherchant à réparer ce qui a été brisé.
Des films qui tracent des ponts fragiles entre les époques.
À faire découvrir aux cinéphiles curieux d’expériences narratives ou de regards historiques décalés.
Le cinéma au bord du gouffre
Dr. Rictus ou Terrifier : deux incarnations de la peur qui envahit tout. Mais la violence ne se niche pas seulement dans l’horreur.
Black Dog flirte avec le chaos social, Mission Impossible explose les limites de l’action, Olympe et La Rebelle revisitent des figures historiques avec une rage contemporaine.
Même Bridget Jones, dans sa version intégrale, donne à voir les fêlures de l’intime sous un vernis de comédie.
Un bloc de films extrêmes, rugueux, sans échappatoire facile.
À recommander à celles et ceux qui aiment quand le cinéma ne cherche pas à plaire.
L’ordre et le chaos
Versailles et Le Royaume secret confrontent grandeur passée et dislocation des pouvoirs.
Chicago Fire scrute la structure héroïque, Terre de sang évoque un territoire ravagé.
Et quand l’ordre se dérègle, comme dans Winnie the Pooh – Blood and Honey ou Vacances forcées, le monde prend une tournure inquiétante, presque absurde.
Sous des formes diverses, ces films interrogent nos institutions fragiles et nos réflexes de survie.
L’équilibre se rompt souvent là où on croyait tenir bon.
À glisser dans une programmation thématique sur la notion de pouvoir ou de désordre social.
Figures mouvantes
De Sister Midnight à In a Violent Nature, les corps se transforment, les identités se déplacent, la norme est floutée.
Même dans Lilo & Stitch ou Dragons, l’altérité devient le cœur du récit.
Avec Segundo Premio, on touche à une autofiction musicale mouvante ; One Piece, lui, continue de renverser les codes du shōnen.
Des récits où l’enfance, le monstre ou le héros n’ont rien d’évident.
Des films qui dessinent nos contours instables.
À programmer en écho aux questions d’identité, de métamorphose ou de représentations marginales.
En conclusion...
Ces films nous parlent d’un monde qui vacille, mais où quelque chose tient encore.
Un regard, une décision, un refus d’abandonner… chacun trace une trajectoire incertaine, mais obstinée.
Nous avons réuni ici des œuvres qui explorent l’ébranlement, le trouble, la mutation.
Quand les certitudes s’effondrent, il reste les images pour donner du sens.
À programmer pour susciter le débat, convoquer l’émotion, ouvrir des brèches.
Parce que le cinéma, même vacillant, reste un appui puissant pour lire l’époque.